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Orthodontie : Les réponses à vos questions
Une partie importante de l'activité du chirurgien maxillo-facial est représentée par la traumatologie faciale, principalement résultat des accidents de la voie publique, des accidents du travail ou de sport et des rixes.
Il est à noter que les traumatismes dentaires sont étroitement associés aux traumatismes faciaux dont ils ont les mêmes causes. Ils sont traités ailleurs (cf endodontie : traumatismes)
Le traumatisme facial possède différents niveaux de gravité, allant du traumatisme le plus léger, au fracas facial associé à des lésions vitales engageant le pronostic vital.
Dans l'exemple qui suit, nous avons considéré un cas relativement simple mais fréquent de fracture de l'angle mandibulaire, sans autres lésions associées.
Le bilan maxillo-facial initial comportera l'interrogatoire, l'inspection et la palpation exo et endo-buccales, et le bilan d'imagerie.
Dans le cas présent, il s'agit d'un choc direct au niveau de l'angle gauche de la mandibule. Le patient présente un hématome et une tuméfaction au niveau de cette zone donnant un aspect asymétrique à la face (fig ci-dessous).
L'ouverture de la bouche est limitée et douloureuse, et il existe une plaie muqueuse au niveau du secteur molaire du même côté. L'articulé dentaire est perturbé (les dents ne s'engrainent pas normalement entre elles). Il existe une diminution de la sensibilité au niveau du menton et de la lèvre du côté gauche par atteinte du nerf dentaire inférieur au niveau du trait de fracture.
La radiographie panoramique standard est suffisante pour le diagnostic et montre une fracture de l'angle mandibulaire (fig 6). Un scanner est parfois nécessaire.
La prise en charge de cette fracture mandibulaire devra restaurer des rapports inter-dentaires permettant un " articulé dentaire " (engrènement des dents les unes par rapport aux autres) le plus proche possible de l'état antérieur. Le traitement consistera donc en une réduction du déplacement des fragments fracturés (remise en place), et en la contention de ceux-ci (immobilisation pour obtenir la consolidation). Dans le cas présent, et en raison du déplacement et des contraintes mécaniques locales, le chirurgien va inciser la muqueuse en bouche au niveau du trait de fracture, aborder la zone et la nettoyer des fragments osseux gênant la réduction. Différents instruments sont utilisés pour réduire la fracture et fixer les fragments osseux avec des plaques vissées (ou des fils métalliques). Une immobilisation de délai variable suivra. Dans d'autres cas, quand il y a peu ou pas de déplacement des fragments osseux, il n'est pas utile d'aborder chirurgicalement le foyer de fracture, et l'on se contentera de l'immobilisation.
Pour l'obtenir, il faut solidariser la mandibule au maxillaire pendant une durée de six semaines. Ceci peut être obtenu de deux manières :
La prescription d'antalgiques, parfois d'antibiotiques, d'une alimentation adaptée (molle ou liquide) est habituelle en traumatologie maxillo-faciale, de même que la surveillance plusieurs mois après pour s'assurer de la bonne consolidation (fig 9) et du recouvrement d'un articulé dentaire fonctionnel et de la sensibilité.