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Les maladies parodontales sont des infections bactériennes (microbiennes) qui affectent et détruisent les tissus qui entourent et supportent les dents (le parodonte). Les tissus concernés sont la gencive, les fibres d'attachement (ligament ou desmodonte) et l'os qui supporte les dents.
Les maladies parodontales constituent un problème important de
santé publique. Elles représentent, avec la carie dentaire,
les affections principales de la cavité buccale.
Ces pathologies sont appelées gingivites
si elles concernent uniquement la gencive et parodontites
si les tissus sous-jacents- en particulier l'os alvéolaire- sont
atteints."
Cas clinique. Voir rubrique 2 : Détartrage et surfaçages radiculaires
La plaque dentaire qui contient les bactéries est la cause déclenchant les maladies parodontales. C'est un enduit qui se forme sur les dents et qui doit être éliminé chaque jour par le brossage pour prévenir son accumulation. Si la plaque dentaire n'est pas éliminée elle durcit et forme le tartre. Ce dernier ne peut être éliminé que par un détartrage.
Cas clinique. Voir rubrique 2 : Détartrage et surfaçages radiculaires
Lorsque le tartre et la plaque dentaire s'infiltrent sous les gencives, sur les racines des dents, ils forment des espaces appelés poches. La brosse à dents ne pénètre pas sous la gencive. Une maladie parodontale risque de se développer. Les gencives sont irritées, inflammées; Les tissus qui supportent les dents peuvent être détruits. Avec la progression de la maladie, les poches s'approfondissent, la gencive et l'os sont détruits. Les dents peuvent devenir mobiles et tomber. Les mécanismes de défense immunitaire interviennent pour éliminer les bactéries. Dans certains cas ils contribuent à la destruction parodontale.
En effet, le développement et la progression de la maladie varient en fonction de :
La consultation en parodontologie inclut :
- L'état de la gencive : inflammation, saignement, récession (rétraction), présence de pus.
- L'état des dents : caries, malpositions, mobilités, couronnes inadaptées
- La présence de poches parodontales dont la profondeur est mesurée pour déterminer la sévérité de la perte d'attache.
L'examen clinique vise à déterminer l'état de santé parodontale de chaque patient ainsi que l'interrogation sur des facteurs de risque parodontaux.
Un bilan radiographique complète cet examen. Il évalue le degré de perte osseuse autour des dents, objective la présence de foyers infectieux au niveau des racines dentaires.
Des examens complémentaires sont parfois requis : tests bactériologiques et biochimiques.
A l'issue de la consultation un diagnostic et un plan de traitement sont établis.
Les objectifs du traitement sont de:
Les phases classiques du traitement parodontal comportent:
1/ Instructions d'hygiène bucco-dentaire
La première étape des traitements parodontaux consiste à enseigner une technique de brossage et à prescrire pour chaque patient les instruments adaptés : brosse à dents, fil dentaire, brossettes inter dentaires sont classiquement employés. La coopération du patient est primordiale car l'accumulation de plaque dentaire est quotidienne. Lorsqu'un diagnostic de maladie parodontale est posé, il est nécessaire pour obtenir et maintenir les résultats du traitement, d'avoir une hygiène buccale très rigoureuse. Un brossage adapté associé à un détartrage-surfaçage professionnel peut prévenir certaines formes de maladie parodontale et stopper la progression de la gingivite.
2/ Détartrage et surfaçages radiculaires
Le détartrage et les surfaçages radiculaires consistent en un traitement soigneux des racines pour éliminer le tartre et la plaque dentaire - en particulier dans les poches gingivales ou parodontales- et lisser la surface des racines. Il s'agit d'un soin beaucoup plus poussé qu'un détartrage classique ou qu'un polissage des dents. Ce traitement nécessite parfois plus d'une séance. Il peut être réalisé sous anesthésie locale. Ce traitement est indiqué pour la majorité des patients. Il réduit l'inflammation et le saignement des gencives, diminue la profondeur des poches parodontales.
L'objectif de ce traitement est de provoquer une réattache entre la gencive et les surfaces des racines
précédemment exposées. La suppression des poches parodontales est ainsi
obtenue. Il convient de supprimer les facteurs de rétention de plaque
dentaire dans le même temps (caries, rebords d'obturations...).
Ce traitement peut être suffisant pour stabiliser l'état
parodontal dans les formes précoces ou modérées
de la maladie.
3/ Chirurgies parodontales
Après enseignement d'une technique d'hygiène orale adaptée
et détartrage-surfaçage radiculaire, le praticien réévalue
l'état parodontal. Lorsque des poches parodontales persistent,
lorsque la gencive est trop volumineuse (présence de fausses poches)
ou rétractée, il et nécessaire de poursuive le traitement
par une phase chirurgicale.( chirurgies
parodontales)
Le but des interventions chirurgicales est de :
Les Chirurgies parodontales sont réalisées sous anesthésie locale, une prescription et des conseils postopératoires sont remis par le praticien. Un rendez-vous de contrôle est nécessaire après 8 à 15 jours pour enlever les fils de sutures placés en fin d'intervention pour repositionner la gencive et contrôler la cicatrisation.
Il s'agit d'une procédure chirurgicale qui vise à allonger
la couronne, la partie visible des dents.
Elle est indiquée lorsque :
2/ La chirurgie muco-gingivale - la chirurgie plastique parodontale
Les maladies parodontales exposent souvent les racines des dents par perte de l'os et des tissus gingivaux. Un brossage traumatique sur un parodonte fin peut aussi exposer les racines dentaires. Les conséquences peuvent être la perte continue du support parodontal des dents, des hypersensibilités, une gène esthétique et une sensibilité de la gencive.
Chirurgies d'épaississement et de recouvrement des racines
Les chirurgies d'épaississement et de recouvrement des racines
consistent à prélever de la gencive, classiquement au palais
ou sur une zone édentée et à la placer sur les racines
exposées, dénudées.
D'autres techniques consistent à repositionner la gencive sur les
racines dénudées en la déplaçant. Dans ce
cas doit subsister une gencive suffisante en qualité, hauteur et
épaisseur sur les sites à traiter.
Les interventions de chirurgie plastique parodontale peuvent s'adresser
aux implants
dentaires ou aux restaurations prothétiques conventionnelles
lorsque la muqueuse est trop haute et laisse apparaître l'implant
ou la limite de la couronne prothétique. Il est possible d'améliorer
le contour des tissus péri-implantaires par des greffes de gencive
qui augmentent l'épaisseur des tissus.
3/ La préservation des crêtes alvéolaires
L'objectif des traitements parodontaux est de conserver les dents existantes
et de remplacer les dents absentes. Cependant, certaines dents ont perdu
trop de support parodontal pour être conservées et devront
être extraites. Les extractions dentaires peuvent aussi être
indiquées suite à infection, douleur, fracture.
L'os qui entoure et supporte les dents est souvent partiellement ou totalement
détruit par la maladie ou l'infection. Il est très important
de prévoir la préservation et la reconstruction de cet os
lors d'une extraction pour pouvoir envisager dans les meilleures conditions
le remplacement de la dent absente. Ceci est particulièrement critique
pour la réhabilitation des secteurs esthétiques. La déformation
qui suit l'extraction se produit rapidement et se traduit par une résorption
(une fonte) de l'os et de la gencive. Le remplacement des dents perdues
est alors difficile, qu'il s'agisse d'implants dentaires, de bridges ou
de prothèse amovibles.
Les techniques de préservation incluent :
Les maladies parodontales combinent la présence de bactéries
pathogènes, agressives, une susceptibilité individuelle
et des facteurs de risques systémiques, la consommation de tabac
et des facteurs locaux favorisant l'accumulation de plaque dentaire.
A l'issue du traitement actif, étiologique, des maladies parodontales,
il est indispensable de suivre une maintenance professionnelle régulière.
La maintenance a pour objectif de prévenir les récidives
de maladies parodontales.
Le suivi fait partie du traitement des parodontites et permet de pérenniser
les résultats thérapeutiques. Une personne qui a développé
une maladie parodontale présente un risque de récidive si
la plaque dentaire et le tartre ne sont pas éliminés régulièrement
et si le brossage est insuffisant. De plus, malgré un bon brossage,
des dépôts de tartre sont très fréquemment
retrouvés.
La maintenance est donc capitale. Le praticien réalise à
chaque rendez-vous un bilan de santé bucco-dentaire et évalue,
corrige éventuellement la technique de brossage. Un détartrage
approfondi suivi d'un polissage doit être réalisé.
La fréquence des visites est adaptée à l'état
parodontal de chaque patient, à sa capacité à éliminer
la plaque dentaire.. La fréquence moyenne s'établit entre
une visite trimestrielle et semestrielle.
Le tabac est un facteur de risque reconnu dans le développement
et la progression des maladies parodontales.
Le mécanisme d'action du tabac est lié à ses nombreux
composants nocifs, avec en particulier la nicotine. Les mécanismes
de défense vis-à-vis des bactéries sont altérés.
La vascularisation de la gencive est réduite. Le tabac provoque
par ailleurs une perte osseuse qui est la plus marquée au niveau
des incisives du maxillaire supérieur.
Les patients fumeurs répondent moins favorablement aux traitements
parodontaux (en particulier si la consommation de tabac est importante).
Le tabac est un élément que le praticien ne peut contrôler.
Il doit en tenir compte dans l'établissement de son diagnostic,
de son plan de traitement et de son pronostic. Le patient doit être
informé de ce facteur de risque et du bénéfice de
l'arrêt de consommation de tabac.
1/ Cardiopathies
Les infections parodontales, qui sont des infections bactériennes,
peuvent avoir une incidence sur les maladies cardio-vasculaires.
Des études récentes menées chez des patients atteints
de maladie parodontale suggèrent un risque accru de pathologie
cardiaque avec en particulier un doublement du risque d'infarctus par
rapport aux patients indemnes de parodontopathie.
Des recherches complémentaires sont en cours pour préciser
le mécanisme d'action des bactéries parodontales. Une première
hypothèse est que les bactéries passent dans le sang circulant,
à partir de gencives inflammées et forment de petits caillots
sanguins qui contribuent à obstruer les artères. L'autre
hypothèse est liée à l'inflammation provoquée
par les bactéries parodontales qui contribuerait à la formation
de dépôts graisseux dans les artères coronaires.
La prévention ou le traitement initié dès qu'une
maladie parodontale est diagnostiquée sont requis, en particulier
chez les patients présentant un risque cardiaque.
2/ Diabète
Il est démontré depuis de nombreuses années que
les personnes diabétiques sont plus susceptibles de développer
des maladies parodontales, particulièrement si le diabète
est mal équilibré. En effet le déséquilibre
de la glycémie accroît la sensibilité aux infections.
Les parodontites sont plus fréquentes, plus sévères
et se développent plus rapidement chez les patients diabétiques,
amenant à plus de pertes dentaires.
Les études menées ces dix dernières années
ont démontré cette relation à double sens. La présence
d'une parodontite peut induire des difficultés à équilibrer
un diabète et la présence d'un diabète peut minorer
l'efficacité du traitement parodontal.
Il est observé que les maladies parodontales sévères
peuvent augmenter la glycémie et entraîner des complications
liées au diabète. Il est constaté que le traitement
des parodontites peut contribuer à équilibrer le diabète
et à réduire les doses d'insuline nécessaires. Les
parodontites sont aujourd'hui reconnues comme une complication du diabète
Les autres pathologies buccales observées chez les personnes diabétiques
(surtout si la glycémie n'est pas contrôlée) sont :
Contrôler les maladies parodontales en éliminant les bactéries causales peut améliorer le contrôle du diabète.
3/ Grossesse
Les femmes enceintes sont plus sensibles aux gingivites du fait de variations
hormonales. Les symptômes s'installent habituellement au deuxième
ou au troisième mois de grossesse avec des gencives qui deviennent
rouges, sensibles, augmentent de volume et saignent facilement.
Il existe par ailleurs de plus en plus de preuves que les femmes atteintes
de maladie parodontale sévère et enceintes risquent de donner
naissance à un enfant prématuré de faible poids.
Certains facteurs de risque de naissance prématurée de bébés
de faible poids sont connus : consommation de tabac, d'alcool ou de drogue,
présence d'infections.
Des recherches complémentaires sont requises pour connaître
le mécanisme d'action exact des maladies parodontales. Nous savons
que les parodontites sont des infections et que toute infection est un
danger pour la santé du bébé. Le mécanisme
en cause serait le relarguage par les bactéries de produits qui
accéléreraient, déclencheraient l'accouchement selon
un mécanisme inflammatoire.
La prévention est essentielle. Les femmes envisageant une grossesse
doivent inclure dans leur bilan de santé une consultation parodontale
afin d'établir un bilan et d'engager une traitement si nécessaire.
Il est préférable de débuter une grossesse avec des
gencives saines, d'éviter les gingivites et de traiter les maladies
parodontales préjudiciables à la santé du foetus.
Au cours de la grossesse, une hygiène buccale rigoureuse est requise.
4/ Affections pulmonaires
Les risques connus de fragilité pulmonaire regroupent le tabac,
l'âge, les pathologies qui dépriment le système de
défense immunitaire. Les maladies pulmonaires peuvent dans ces
cas être une bronchite, une pneumonie, un emphysème et une
maladie pulmonaire chronique obstructive.
Les parodontites
peuvent être un autre facteur de risque de pathologie respiratoire,
en présence d'un terrain fragilisé par surinfection d'une
lésion pulmonaire existante. Nous savons aujourd'hui que les infections
buccales, incluant les parodontites, sont associées à l'augmentation
du risque d'infection pulmonaire.